L'entrée du village est connue pour ses activités administratives. La mairie accueille entre autre le bureau de poste, le commissariat, le dispensaire et les réunions du conseil fondateur, tandis qu'à un kilomètre de là, la vieille usine de papier mâché vous plonge le temps d'une fraction de seconde dans la misère des travailleurs passés. Bref, rien de passionnant pour les plus modernes habitants, surtout composés par la nouvelle génération. Les seuls réels attraits de la petite rue sont le Broiler Steakhouse et le Sambo's, ces deux restaurants aux atmosphères très distinctes alors que quelques décennies plus tôt, ils étaient presque des frères jumeaux. Il faut néanmoins avouer que ce nouveau vent de fraîcheur pourrait être bénéfique pour les recettes des deux commerces. Pimenter le quotidien du village ne fait jamais de mal ! Du moins, espérons-le.

L'arc-en-ciel est le surnom donné à Musgrave Street, mais cela fait bien des années qu'on ne prononce plus ce nom. Dû à la grande diversité des boutiques qu'on retrouve sur la petite rue et étant toutes plus amusantes les unes que les autres, en moins de deux, les gens du village rebaptisèrent de façon plus amicale la courte allée de glaise et d'asphalte. Celle-ci héberge notamment le supermarché, un des endroits les plus fréquentés du village, la librairie d'Harlow, ce bon être accueillant et généreux, toujours prêt à vous offrir une tasse de thé ou des conseils sur vos achat, et tout récemment, un café au menu légèrement français offrant des boissons particulièrement originales. Pour faire un court résumé : vous avez ici tous les ingrédients pour ensoleiller votre journée, même par un jour de pluie.

C'est sur ce chemin que vos ancêtres ont fait leurs premiers pas à Kingston, et c'est ici qu'ils ont, quelques siècles plus tard, été à deux doigts de livrer aux adeptes du mouvement hippie une bataille à la fois impressionnante et ridicule pour garder la possession de leurs terres. Aujourd'hui, vous pourrez constater que la facette pure et loyale du passé est toujours imprégnée dans les entrailles des bâtiments. Prenez la chapelle, par exemple. Son architecture catholique nous ramène des siècles en arrière et les chants évangéliques nous propulsent dans univers paisible, voir enchanteur. Quant à la pâtisserie des Fatters, elle éveille nos papilles gustatives sans nous forcer à commettre un péché. Parmi ces établissements traditionnels, il y a aussi le Jazz Bucket, ce disquaire qui regroupe vinyles et disques compacts, unissant dans une même pièce l'évolution même.

Pour quitter Kingston, il vous est impératif de prendre Lambert Highway. Cependant, juste avant de prendre la grande route, une poignée de commerces vous inciteront, par leur façade intrigante et mystérieuse, à faire un arrêt par chez eux. C'est le cas du Dragon Lounge, ce bar controversé qui pourtant, convient aux plus sages comme aux plus vilains. Certes, sa réputation laisse à désirer, mais elle ne détient pas le pub de faire fureur. Sur un plan plus général, la maison de farces et attrapes reçoit quotidiennement petits et grands chercheurs de rires en boîte. Et finalement, à la sortie immédiate du village, la station-service ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept vous donnera un dernier aperçu du quotidien Kingstonais avant votre départ. Mais si par un heureux hasard vous ne vouliez pas quitter sur le champ, vous pouvez toujours réserver une nuit au Coconut Motel.

Kingston est une pierre précieuse au milieu du climat sec et du paysage désert propre au Nevada, mais explorer les autres merveilles du monde de temps à autre ne fait pas de mal. Los Angeles, Paris, New York, Londres. Vous avez la liberté de voyager comme bon vous semble, seul ou entre amis. Un road-trip en famille jusqu'au Canyon pourrait aussi faire l'affaire. Alors réfléchissez bien, visionnez votre destination de rêve et envolez-vous la seconde suivante vers cette utopie. Mais n'oubliez pas de revenir à Kingston pour Noël au moins, sinon, vous nous manquerez beaucoup trop.