Au premier coup d’œil, vous ne serez pas envouté, soyez en certain. Mais à l'intérieur, c'est un monde très différent qui vous attend. Des banquettes de cuir rouge, des petites tables en marbre et une scène dotée de longs rideaux en perles transparentes vous feront rêver aux plus grandes boîtes de nuit new-yorkaises, tout en étant à des miles de ces véritables attractions nocturnes. Le jour, la clientèle se fait discrète, mais une fois le soleil tombé, la place se remplit en un claquement de doigts. Les hommes d'affaires viennent voir les danseuses érotiques, les amoureux du whisky prennent un verre entre amis, et les meilleurs joueurs de poker du coin se rassemblent dans une salle à l'écart des regards curieux. Tout pour satisfaire la propriétaire, une femme extraordinaire.

Autrefois, le hangar était la maison-mère de chevaux de course. Cependant, tous les étalons furent vendus à un riche héritier lorsque le conseil de la localité mit un terme à ce dit sport pour uniques causes le manque de financement et le pouvoir qu'acquérait tranquillement certaines personnes malhonnêtes. Peu de temps après, une boutique de chasse et pêche ouvrit ses portes, mais pas pour longtemps, puisque l'année suivante, elle déclarait faillite. À ce jour, vous pouvez y retrouver un magasin de farces et attrapes, l'entrepôt le plus déjanté du village. Après un début rocambolesque, les ventes se sont doucement stabilisées, laissant une place de choix au House of Tricks, un bazar divertissant conseillé à tous.

Le dernier kilomètre séparant Kingston du reste du monde est désert, dépourvu de boutiques, à une exception près : la station-service. Non seulement vend-t-elle des chips, des boissons gazeuses et des cigarettes, mais elle offre aussi quelques bancs en bois dans la cour arrière, tout près des containers à vidange. Pas très charmant, mais les rebelles ne s'en plaignent pas et les infidèles en sont ravis, car leur tendre moitié ne mettrait jamais les pieds dans un endroit pareil alors ils peuvent la tromper sans se faire le moindre tracas. Le propriétaire, un homme d'un certain âge assez grincheux et tatouer de la racine des cheveux au petit orteil, en terrifie plusieurs, mais au fond, il ne ferait pas de mal à une mouche.

À la limite du patelin, une grande enseigne annonce le Coconut Motel, et bien que certains néons soient défectueux, quelques touristes s'arrêtent pour devenir résidant d'une nuit. Et sachez qu'après une nuit dans une de ces chambres miteuses, vous n'aurez plus jamais envie de visiter le moindre motel. La télévision fonctionne à moitié - tiraillée entre tempête de neige et le canal météo, - le micro-ondes situé sur le bureau de travail fait souvent des siennes et le mini-frigidaire ronronne comme une tondeuse hors de contrôle. Heureusement, les cafards ne seront pas vos nouveaux colocataires car le bâtiment a été complètement désinfecté au début des années 2000. Par contre, les fourmis deviendront votre pire cauchemar, sans pour autant vous nuire à un très haut point.