Une enseigne fraîchement installée invite tout d'abord les amoureux de la musique. Le mur du fond, dit aussi principal, est tapissé de pochettes de CD, donnant au commerce toutes les raisons d'être fière de son stock. Elvis Presley, les Beatles, James Brown. Tous les artistes légendaires se retrouvent parmi les vinyles de cette charmante boutique. Quant aux plus récents succès, ils sont sous forme de disques compacts, ou encore de petites cassettes. Il y a quelques semaines, la vente de walkmans et de iPod a débuté, mais les livraisons se font envier et il faut parfois attendre plus de quatre mois pour se procurer une version quelconque de ces appareils.

La famille Fatters est une des familles fondatrices du village et elle tient, depuis aussi longtemps qu'on s'en souvient, la première (et la seule) pâtisserie des environs. Dès le premier jour d'ouverture, le petit espace était plein à craquer, laissant à peine un centimètre carré pour respirer. Encore aujourd'hui, le commerce est très achalandé. Certains attendent même des heures simplement pour se procurer un alléchant gâteau à la mangue et au chocolat blanc, la spécialité de la maison. Dernièrement, une rumeur voulant que l'enfant unique des Fatters ouvre une seconde section à la boutique, cette fois destinée au chocolat, circule dans le village. Rien n'a été confirmé pour l'instant, laissant tous les habitants sur leur faim. Histoire à suivre.

La petite chapelle locale reste un endroit culte et très important pour une grande partie des habitants du village. Bien qu'elle soit beaucoup moins fréquentée qu'au vingtième siècle, elle souhaite toujours la bienvenue à un bon groupe de fidèle chaque dimanche matin. Le prête et son assistant, les deux employés que possède l'église, s'occupent de l'entretient, des cérémonies, et des événements de charité, bien que ce dernier onglet soit souvent pris en charge par les familles fondatrices, qui profitent souvent de l'occasion pour s'informer des nouveautés de la semaine et des contrats proposés à la chapelle et à son corps professionnel. Elles cèdent aussi parfois à la tentation de se confesser, comme bon nombre de résidents le font à une heure très matinale.

Qu'est-ce qu'une ville sans sa crèmerie locale ? Comme la plupart de ses voisins, Kingston n'a pas su résister à l'opportunité d'avoir une boutique de la sorte à porter de main. Petits et grands visitent à chaque jour les lieux décorés tel un vieux casse-croûte des années 80 et Mme Harrison arbore toujours son plus beau sourire, sous sa casquette à l’effigie de sa boutique et derrière son comptoir en verre remplit de diverses crèmes glacées. Si de nombreux adeptes sont malheureux lorsque décembre arrive et que la boutique est fermée pour le mois puisque la propriétaire s'offre des vacances sous le soleil, une longue file de prétendants attendent patiemment dès le retour de la maîtresse des lieux pour se procurer le meilleur dessert glacé du coin.