little help from my friend (darcy)

Rosie n'avait pas eu une matinée facile : après une prise de bec plutôt rude avec son père qui n'avait cessé de lui répéter son incapacité à prendre telle ou telle responsabilité, elle était partie à la pâtisserie à pieds, où sur le chemin un automobiliste avait failli la faucher. Une fois là bas, sa patronne lui avait fait quelques remarques irritantes ce qui avait eu le don de mettre Rosie dans tous ces états. Elle avait alors décidé de ne pas broncher mais d'arborer un visage fermé et peu avenant. Les clients avaient été nombreux et si elle était restée correcte, ils avaient tous remarqué son manque d'enthousiasme. Les paroles de son père lui restaient ancrées en tête et ne semblaient pas vouloir s'en déloger. Elle avait été blessée par ces propos bien qu'elle ne l'aurait pas admis. Rosie qui avait toujours voulu grandir plus vite que tout le monde, se trouvait dans une situation inconfortable de dépendance à ses parents. Pourtant elle savait que le monde ne l'attendrait pas, que le temps continuerait de filer à une allure folle et que viendrait le temps où tous ces grands projets perdraient de leur sens. Il lui fallait quitter le nid et pour ça elle devait s'en donner les moyens. La Flatter's n'était qu'un début s'encouragea-t-elle mentalement alors qu'elle mettait sous vitrine de jolis muffins. Elle finirait ce livre qui l'obsédait, en ferait un chef-d'œuvre qui serait acclamée de Tokyo à New York. Et à partir de ce moment, il n'y aurait plus de papa et de maman à qui rendre des comptes. Elle serait le seul maître à bord, la seule à choisir de sa destinée.
La journée se déroula sans autre imprévus. Rosie vendit successivement des muffins, du pain, des viennoiseries comme toujours, aux gens de Kingston et alentours. Tout se passa lentement comme toujours à Kingston. Et la fin de l'après midi pointa le bout de son nez, la pause de la jeune femme y comprit. C'est là que Darcy entra pour le plus grand bonheur de la brunette. Enfin quelqu'un avec qui elle pouvait parler de ses soucis, de ses envies, de ses malchances. Elle enleva à la hâte son tablier pour rejoindre Darcy derrière le comptoir, côté client. « Salut toi » lui lança-t-elle un sourire chaleureux plaqué sur son visage. « Je t’offre un muffin ? » Elle en attrapa un sur le plateau où se trouvaient des gâteaux tout frais et bien chauds puis l’attrapa par la main afin de la guider sur la terrasse dehors. « Dieu merci, tu as sauvé ma pause. Je devenais chèvre derrière ce comptoir… » Lança théâtralement Rosie. « Qu’est ce qui t’amène ici ? »